Coup de foudre
L'orage explosa aux alentours de quatre heures et quart. D'abord on entendit la foudre, un bruit assourdissant qui dura plusieurs secondes et fit peur au chat qui alla sa cacher dans une des chambres à l'étage. Je suis dans la cuisine, la soupière propre tout droit sortie du lave-vaisselle à la main. Mes membres se figent, tandis que mes yeux se tournent vers le ciel.
Peu à peu, la pluie s'intensifie. Les fenêtres sont grandes ouvertes, l'odeur qui s'était propager dans toute la maison pendant la matinée rendit cet instant phénoménal. Rien n'était plus majestueux, que de voire la nature dans toute sa férocité, cherchée à étendre sa présence sur ces constructions humaines, blanches et rectangulaires. Il semblait que le ciel avait tenu à interrompre le spectacle quotidien et s'éfforcer à abattre son décor en carton peint.
Le torrent de pluie était si enragé, qu'il s'était vite transformé en brume épaisse, à n'en plus voire la cîme de nos maigres arbres urbains. Quelques minutes plus tard, comme si la colère du ciel l'avait épuisé, la pluie s'apaisa pour remplacer l'assourdissement par le doux son d'une fontaine. Je regarde cette danse dans l'émerveillement le plus complet, n'ayant auparavant soupçonné le pouvoir de l'orage à occupér mes pensées, ne serait-ce qu'un instant.