Le réveil
Debout, jambes croisés et adossés à une remorque en attendant mon tour
Une matinée de Mercredi dans un quartier célèbre de Dakar, ensoleillée, chaussée insalubre,
Un atmosphère d’une gaité inouïe, sous les palabres des commerçants et chauffeurs de transport.
Mon tour pour régler une paperasse administrative sans grande importance.
Soudain, un homme, d’apparence mal en point, handicapé d’une jambe et très modestement vêtu détourne l’attention.
« Yalla nalen Borom bi mey wergu yaram, naxte wergu yaram kouko sa Borom mey, ñako dara »
répétait-t-il en faisant la quête pour quelques pièces de francs.
J’étais, sur le coup, marqué au plus profond de mon âme.
Comme si j’étais responsable de la situation à laquelle ce pauvre homme était en assujéti, je me sentais coupable.
Coupable sans doute de toute les fois que j’ai osé me plaindre de que sais-je.
Coupable de toutes les fois que j’ai considéré, en toute insouciance, mes privilèges comme acquis.
Et de toutes les fois que, en ma personne, j’ai manifesté ne serait-ce qu’une once d’orgueil.
Certes, ce rappel à la reconnaissance et à la gratitude vaut bien et beaucoup plus que deux pièces de monnaie.
misterfall
04/02/2024